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COVID : peut-on utiliser un masque chirurgical plusieurs fois ?
Texte mis à jour le 2022-01-03
Oui, on peut mettre un masque chirurgical déjà porté : il suffit de le garder au moins sept jours avant de le réutiliser, de préférence dans une enveloppe en papier. Cette réutilisation des masques réduit la pollution et les dépenses inutiles pendant la pandémie COVID-19. Si le masque chirurgical est sale, on peut le laver : il reste alors très efficace sur les particules de 3 µm, mais pas sur celles de moins d’1 µm.
Pendant l’épidémie de COVID, on peut ré-utiliser pour soi-même ses masques chirurgicaux : entre deux utilisations, il suffit de stocker son masque une semaine dans une enveloppe en papier, le temps que les coronavirus éventuellement présents sur le masque soient pratiquement tous inactivés.
Pourquoi ré-utiliser les masques chirurgicaux ?
- moins de pollution. Ces masques sont fabriqués en nanofibres de plastique. Ce plastique n’est pas biodégradable, et met plusieurs centaines d’années à se dégrader. Dans tous les pays du monde, on retrouve ces masques dans les poubelles, les rues et les jardins, les rivières et les océans. Ces masques sont très laids, dangereux pour les animaux qui les ingèrent, et finissent sous forme de microplastiques, une énorme pollution dont les dangers pour l’environnement sont encore mal connus. Si chaque personne en France utilise un masque à usage unique par jour pendant un an, cela crée environ 100 000 tonnes de déchets plastiques non recyclables en un an.
- moins d’utilisation de pétrole, nécessaire à la production du polypropylène des masques.
- moins de dépenses : une boite de 50 masques suffit pour 2-3 personnes pendant un an.
- moins d’achats extérieurs au pays : la majorité des masques vient d’Asie.
- moins de risques de contamination par les masques usagés, souvent jetés dehors.
Pourquoi cette réutilisation n’est-elle pas recommandée officiellement ?
Ces masques chirurgicaux ont été conçus dans les années 1960 pour un usage unique en milieu hospitalier, dans des conditions d’asepsie rigoureuse. Chirurgiens et infirmières en portent pour éviter de contaminer le champ opératoire, et ne pas infecter de leur salive le patient sur la table d’opération. Les masques étaient stériles, on les jetait après chaque opération.
C’est avec la pandémie de COVID-19 (pénurie de masques au début, puis consommation massive de masques chirurgicaux par le grand public) que la question de leur recyclage est devenue majeure. Néanmoins, les gouvernements et les instances de santé peuvent craindre l’utilisation de masques contaminés, et les échanges entre utilisateurs. Par ailleurs, les fabricants et les revendeurs ont intérêt à vendre le plus de masques possible.
Quelles sont les données montrant que cette méthode est efficace ?
La méthode que nous proposons est efficace, mais pas absolument : elle ne nettoie pas les masques sales et ne les stérilise pas, et en cas de contamination massive par le coronavirus, quelques virus peuvent subsister.
A température ambiante, les coronavirus perdent peu à peu leur pouvoir infectant. Sur du plastique ordinaire ce virus ne survit que quatre jours. Sur un masque contaminé expérimentalement par une forte charge virale, 99,9% à 99,99% des coronavirus SARS-CoV-2 sont inactifs au bout de 7 jours sur la face externe, et 4 jours sur la face interne. Au septième jour, on peut encore extraire entre 0.01% et 0,1% des virus de départ par lavage des fibres.
Nous pensons cependant que sur un masque faiblement contaminé il ne restera pratiquement aucun virus après 7 jours, et que s’il en reste ils sont fortement liés aux fibres du masque par attraction électrostatique. Enfin, les particules de la face avant du masque ne peuvent pas le traverser et donc pas être aspirées par le porteur du masque. Ce raisonnement est logique, et basé sur des données scientifiques, mais il ne garantit pas l’efficacité absolue de la méthode proposée, qui n’a d’ailleurs jamais été testée rigoureusement avec des volontaires.
Comment faire en pratique, concrètement ?
Nous ne parlons ici que de la méthode des enveloppes, qui est la plus simple et la plus pratique. Les membres de notre équipe l’utilisent depuis plusieurs mois. Pour les autres méthodes (chaleur sèche, vapeur, désinfectant), voir la question Peut-on réutiliser un masque ?
- Après usage, il suffit de ranger le masque dans une enveloppe en papier, puis d’attendre une semaine avant de le réutiliser.
- Ne réutiliser que des masques intacts : ni tache, ni trou, ni déchirure, des élastiques intacts, une barrette de nez correcte.
- Se laver les mains après avoir rangé le masque.
- Choisir des enveloppes en papier absorbant plutôt qu’en papier glacé (enveloppes brunes, ou blanches ordinaires).
- Écrire la date sur l’enveloppe, pour ne pas la reprendre trop vite, et garder une trace du nombre d’utilisation de chaque masque.
- Les enveloppes peuvent être ré-utilisées : après l’avoir porté, on remet le masque dans la même enveloppe.
- Faire une pile en plaçant toujours sous la pile l’enveloppe du dernier masque utilisé, et en utilisant les masques décontaminés au dessus de la pile.
- On peut accélérer la décontamination en exposant les enveloppes et les masques à une température supérieure à 25°C, car plus il fait chaud, plus le virus est tué rapidement. Sur un radiateur ou dans un dossier noir placé au soleil derrière une vitre, si la température atteint 37°C, chaque jour désactive encore 99.9% du virus. Dans un four à 70°C, il suffira d’une heure.
Pourquoi stocker les masques dans une enveloppe en papier et pas en plastique ?
- Le papier se décontamine vite. En 30 minutes, 99% des virus ont disparu du papier, et aucun ne subsiste après 3 heures. Sur du plastique, les virus persistent 4 jours.
- Le papier absorbe l’humidité et accélère le séchage du masque.
- La rigidité de l’enveloppe permet de défroisser le masque, empêchant ainsi les plis, la rupture des fibres et l’apparition de petits trous et déchirures.
- Le papier est commode pour écrire la date. On pourrait aussi pendre les masques à un crochet ou sur un cintre, mais on perdrait la traçabilité et cela peut entraîner un risque de contamination par contact.
- Le stockage des masques à plat en pile est commode quand on tourne sur plus de sept masques. C’est le cas quand on utilise plusieurs masques par jour.
Combien de fois peut-on ainsi recycler son masque ?
Le pouvoir de filtration des masques chirurgicaux ne change pratiquement pas après avoir été portés (s’ils ne se mouillent pas), ni après avoir été stockés au sec à température ambiante, car la filtration repose sur le maillage des fibres et sur ses propriétés électrostatiques. Après 30 utilisations, la perte de filtration et d’ajustement au visage rendent le masque chirurgical comparable à un masque en tissu neuf. Donc, si l’on est soigneux, et que le masque ne reçoit pas de projections, on peut garder le masque très longtemps, et le recycler au moins 20 ou 30 fois, ce qui permet plus de six mois d’utilisation. Mais on peut choisir de renouveler plus souvent ses masques.
Peut-on laver son masque chirurgical ?
Oui, on peut laver et désinfecter les masques chirurgicaux sans qu’ils perdent leur pouvoir filtrant des particules de 3 microns: Après dix lavages en machine à 60°C avec détergent et désinfectant, les performances de filtration des particules de 3 µm sont très peu affectées, et c’est pareil après 5 cycles lavage+autoclave. La respirabilité du masque reste excellente, mais il convient de vérifier l’intégrité des élastiques et de la barrette métallique. Cependant, les charges électrostatiques du polypropylène sont perdues dès le premier lavage, ce qui diminue fortement la rétention des particules de moins d’un micron. Comme les gouttelettes d’un aérosol font généralement entre 0,5 et 1-5µm, la méthode des enveloppes décrite ci-dessus reste donc préférable, tant que le masque est propre. Ceci dit, laver un masque chirurgical ou FFP2 revient à troquer leur efficacité pour celle, moins bonne, d’un masque en tissu (voir la question Masque chirurgical ou masque en tissu : lequel choisir ?). Cela permettra toujours de filtrer une partie des aérosols, à défaut de les filtrer tous, et donc de réduire le risque de contamination (voir la question La sévérité de la maladie COVID-19 dépend-elle de la dose de virus reçue ?). Par ailleurs, un chauffage trop fort ou trop long dégrade le masque chirurgical, qui résiste cependant bien jusqu’à 70°C pendant une heure.
Cette méthode est-elle aussi efficace pour les masques FFP2/N95 ?
Oui, la méthode des enveloppes fonctionne aussi avec des masques FFP2, en particulier les becs de canard qu’on peut aplatir dans les enveloppes.
En conclusion, cette méthode efficace et économique est assez simple pour être utilisée en pratique pendant longtemps. Elle n’est pas risquée, car c’est toujours la même personne qui utilisera les masques recyclés, ce qui annule le risque de transmettre des germes autres que les coronavirus. Elle n’est pas idéale, puisqu’elle ne garantit pas la désinfection totale des masques, mais elle est meilleure que ce que font beaucoup de gens qui utilisent leur masque en tissu comme on utilisait son mouchoir de coton : plié dans la poche du vêtement, parfois humide, sorti et rangé de nombreuses fois sans se laver les mains, et lavé uniquement quand il est visiblement trop sale pour être porté.
Mises en garde
- Dans les cas où vous pensez que votre masque est très contaminé (unité de soins intensifs, conversation avec un malade ou un contact, grand rassemblement, salissure visible), il est préférable de jeter le masque. En effet, si la contamination de départ est massive, les particules virales ne sont peut-être pas toutes inactivées en 7 jours.
- Dans les cas où votre masque a été mouillé, il faut le faire sécher avec soin, à l’air libre ou dans une enveloppe poreuse (en papier buvard), mais pas sous la pile. En théorie, un masque mouillé peut permettre le développement de germes dangereux pour un porteur immunodéprimé (par exemple un Aspergillus). Après séchage, le masque aura perdu une partie de son pouvoir filtrant, mais il restera plus efficace qu’un masque en tissu.
- Si vous êtes particulièrement fragile ou immunodéprimé, il est prudent de continuer à jeter vos masques et d’en utiliser un neuf à chaque fois. Le même conseil vaut pour les soignants au contact de ces personnes.
- Ne partagez pas vos masques avec d’autres. Chacun garde ses microbes pour éviter les contaminations entre personnes !
- Ne pas stocker le masque au froid : le coronavirus se conserve longtemps à 4°C, et plus encore à -18°C dans le congélateur.
- Si vous avez le moindre doute, jetez votre masque chirurgical.
Sources
Une étude rigoureuse montre que sept jours après le dépôt de cinq-cent-mille virus sur un masque, le virus est indétectable sur la couche intérieure (côté bouche). Par contre, en lavant la couche externe à l’avant du masque on retrouve 0,1% des virus. Sur du papier, plus aucun virus n’est détectable trois heures après le dépôt des coronavirus. Enfin, cette étude montre que le virus ne survit pas deux jours à 37°C et pas 30 minutes à 56°C.
Chin, A., Chu, J., Perera, M., Hui, K., Yen, H. L., Chan, M., ... & Poon, L. (2020). Stability of SARS-CoV-2 in different environmental conditions. The Lancet Microbe.Autre étude scientifique qui montre que 99.99% du virus SARS-CoV-2 est désactivé après 7 jours sur un masque chirurgical.
Liu, Y., Li, T., Deng, Y., Liu, S., Zhang, D., Li, H., ... & Zhou, Y. (2020). Stability of SARS-CoV-2 on environmental surfaces and in human excreta. medRxiv.Cette étude montre que le virus SARS-CoV-2 ne survit que 4 jours sur du plastique.
van Doremalen, N., Bushmaker, T., Morris, D. H., Holbrook, M. G., Gamble, A., Williamson, B. N., ... & Lloyd-Smith, J. O. (2020). Aerosol and surface stability of SARS-CoV-2 as compared with SARS-CoV-1. New England Journal of Medicine.Cette étude montre que le coronavirus SARS-CoV-2 ne survit pas cinq jours quand on le laisse sécher sur une plaque de verre à 20-25°C. A 37°C le virus séché sur du verre ne survit même pas 24h.
Chan, K. H., Sridhar, S., Zhang, R. R., Chu, H., Fung, A. F., Chan, G., ... & Yuen, K. Y. (2020). Factors affecting stability and infectivity of SARS-CoV-2. Journal of Hospital Infection, 106(2), 226-231.Quatre-vingt-dix millions de masques par mois sont nécessaires aux soignants pour contrôler l’épidémie de COVID 19, selon les estimations de l'OMS (mars 2020). Cette estimation ne tient pas compte de l’usage des masques par la population générale.
World Health Organization. (2020). Shortage of personal protective equipment endangering health workers worldwide. Newsroom, March, 3, 2020.Un groupe de travail de l'University College London a estimé que la demande actuelle pour le Royaume-Uni est de 24,7 milliards de masques par an. Si chaque personne au Royaume-Uni utilise un masque à usage unique par jour pendant un an, cela créera 123 000 tonnes de déchets plastiques non recyclables.
Report of UCL Plastic Waste Innovation Hub. The environmental dangers of employing single-useface masks as part of a COVID-19 exit strategy.Le rejet d’un nombre monstrueux de masques chirurgicaux en matières plastiques dans l’environnement conduit à un phénomène de pollution visuelle, biologique et chimique sans précédent à l’échelle mondiale, dans tous les écosystèmes. C’est dans les milieux marins que l’impact des microplastiques risque d’être le plus néfaste.
Aragaw, T. A. (2020). Surgical face masks as a potential source for microplastic pollution in the COVID-19 scenario. Marine Pollution Bulletin, 159, 111517.Un article bien illustré montrant le défi posé par le rejet de milliards de masques jetables dans l’environnement. Les conséquences de ces rejets sont évoquées, en particulier l’augmentation de la teneur des océans en microplastiques. Ces microplastiques sont une menace pour la faune marine, et une source possible d’intoxications et d’infections pour les personnes.
Fadare, O. O., & Okoffo, E. D. (2020). Covid-19 face masks: A potential source of microplastic fibers in the environment. The Science of the total environment, 737, 140279.Cet article non scientifique, parmi bien d’autres, dénonce la laideur et le danger des masques répandus dans l’environnement. Celui-ci parle des nombreux masques chirurgicaux trouvés dans la mer Méditerranée et sur les plages des îles Soko à Hong-Kong. Les tortues et les dauphins peuvent les prendre pour de la nourriture, s’étouffer et mourir.
Kassam, A. More masks than jellyfish': coronavirus waste ends up in ocean. 8 juin 2020. Article de The Guardian.La chaleur sèche à 80°C pendant une heure ne diminue pas significativement la capacité de filtration, la respirabilité, l’élasticité des bretelles et la forme de respirateurs FFR, même après 20 cycles. À plus forte raison, on peut penser qu’à température ambiante les qualités des masques chirurgicaux, faits de polypropylène comme les FFR, ne diminuent pas non plus.
Viscusi, D. J., King, W. P., & Shaffer, R. E. (2007). Effect of Decontamination on the Filtration Efficiency of Two Filtering Facepiece Respirator Models. Journal of the International Society for Respiratory Protection, 2493.Les propriétés filtrantes des masques N95 ne sont pas dégradées par cinquante cycles de 30 minutes à 85°. A fortiori, on peut penser qu’à température ambiante les qualités des masques chirurgicaux, fait de polypropylène comme les N95, ne diminuent pas non plus.
Liao, L., Xiao, W., Zhao, M., Yu, X., Wang, H., Wang, Q., Chu, S., & Cui, Y. (2020). Can N95 Respirators Be Reused after Disinfection? How Many Times?. ACS nano, acsnano.0c03597. Advance online publication.En période de pénurie de masques, l’inventeur du masque N95 (équivalent du masque FFP2) conseille aux médecins d’utiliser quatre masques en rotation sur quatre jours après les avoir marqués 1, 2, 3, et 4.
Juang, P. S., & Tsai, P. (2020). N95 Respirator Cleaning and Reuse Methods Proposed by the Inventor of the N95 Mask Material. Journal of Emergency Medicine.Cet article non scientifique, parmi bien d’autres, suggère plusieurs façons de réutiliser un masque chirurgical. Il cite Michael Chang, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université Health Science Center de Houston, au Texas. M.Chang suggère de garder les masques quatre jours jours dans une boite perméable avant de les réutiliser.
Alix Couture, Réutiliser un masque chirurgical qui a traîné, est-ce une bonne idée? Huffingtonpost SCIENCE 24/09/2020Cette revue scientifique décrit plusieurs méthodes de décontamination des masques, et décrit trois faits intéressants pour la méthode des masques en enveloppe. - L’utilisation d’un système de rotation sur sept jours est proposé, avec sept masques différents qui ont ainsi le temps de sécher et de se décontaminer. - L’efficacité de filtration et la perméabilité à l’air des masques N95 ne change pas après avoir été portés pendant 8 h consécutives par des volontaires. - Un masque chirurgical lavé 2 min à l’eau et au savon perd la moitié de son pouvoir filtrant, mais il reste cependant plus filtrant qu’un masque en tissu.
Tsai, P. (2020). Performance of masks and discussion of the inactivation of SARS-CoV-2. Engineered Science, 10(2), 1-7.Cette étude montre que les charges statiques du polypropylène electret d’un masque chirurgical sont annulées par immersion 30 min dans dans l’eau à 56°C , mais sont partiellement restaurées par le séchage à l’air : le masque retrouve alors 60% des charges d’un masque neuf, et probablement 60% de l’efficacité de filtration.
Wang, D., Sun, B. C., Wang, J. X., Zhou, Y. Y., Chen, Z. W., Fang, Y., ... & Chu, G. W. (2020). Can Masks Be Reused After Hot Water Decontamination During the COVID-19 Pandemic?.Engineering.La réutilisation du masque chirurgical n’affecte que très peu son taux de filtration. Après 3 cycles de 4 heures, on garde une filtration toujours >90% et bien au-dessus du masque en tissu. La variation de filtration que l’on voit dans ces données est une perte d’environ 0.3 points par utilisation et 0.3 points par stérilisation à la chaleur. Après 30 utilisations ou stérilisations, les masques chirurgicaux devraient donc perdre 9 points de filtration, en restant supérieur aux masques en tissu neufs.
Song, W., Pan, B., Kan, H., Xu, Y., & Yi, Z. (2020). Heat inactivating and reusing of virus-contaminated disposable medical mask. medRxiv.Une évaluation en laboratoire de l'utilisation à court terme une fois par semaine des masques N95 sur plusieurs mois, en simulant l’utilisation par un spray contenant une solution de 5 mg de sel et un stockage en condition de bureau.
Moyer, E. S., & Bergman, M. S. (2000). Electrostatic N-95 respirator filter media efficiency degradation resulting from intermittent sodium chloride aerosol exposure. Applied occupational and environmental hygiene, 15(8), 600-608.Trois modèles de masques chirurgicaux ont été mis quelques minutes et ôtés 20 fois, et l’ajustement testé à chaque fois. L’ajustement médian des masques diminue linéairement mais il reste au-dessus de 100, ce qui est un bon ajustement. On peut extrapoler que la médiane atteint 100 au bout de 30 utilisations.
Bergman, M. S., Viscusi, D. J., Zhuang, Z., Palmiero, A. J., Powell, J. B., & Shaffer, R. E. (2012). Impact of multiple consecutive donnings on filtering facepiece respirator fit. American journal of infection control, 40(4), 375-380.Dix masques chirurgicaux (classiques, en polypropylène trois couches) ont été lavés dix fois chacun en machine (60°C) avec un détergent puis un désinfectant: leurs performances de filtrations des particules de 3 microns sont restées quasi-inchangées (99,8% selon la norme EN 14683). Les mêmes performances sont observées après 5 cycles de lavage + autoclavage de dix modèles différents de masques chirurgicaux usagés, chacun testé en 10 exemplaires. Par contre, pour les particules de taille inférieure au micron, l’efficacité de filtration diminue beaucoup dès le premier lavage, et de façon très variable (entre 3 et 90% des valeurs initiales, médiane 45%). Ceci est dû à la perte des charges électrostatiques de la couche médiane du masque, faite de polypropylène électret. De plus, la résistance de la couche extérieure du masque aux projections liquides est annulée par le lavage. Par ailleurs, la respirabilité des masques reste excellente après lavages et stérilisations. Enfin, quelques élastiques cassent au cours des lavages successifs, et des points de rouille apparaissent sur la barrette métallique nasale. L’article d’Alcaraz s’intéresse au recyclage collectif des masques: il montre que les masques sont bien désinfectés par les traitements testés, ce qui permet la réutilisation de ces masques recyclés, qui correspondent alors à la norme AFNOR S76-00 et retiennent mieux les particules que des masques en tissu.
Alcaraz, J. P., Le Coq, L., Pourchez, J., Thomas, D., Chazelet, S., Boudry, I., ... & Landelle, C. (2022). Reuse of medical face masks in domestic and community settings without sacrificing safety: Ecological and economical lessons from the Covid-19 pandemic. Chemosphere, 288, 132364.